L'ATTENTION DANS L'APPRENTISSAGE

26/01/2021 par Stéphanie FITTON

Votre attention vaut de l’or ! On le sait, le marché de l’attention est l’objet de toutes les convoitises, notamment dans le secteur de la formation.
Alors que nous dit la recherche sur l’attention ? Comment peut-on améliorer ses apprentissages en stimulant mieux les mécanismes de l’attention ? Et quels sont les leviers à notre disposition pour renforcer l’apprentissage ?

Qu'est-ce que l'attention ?

L’attention est une ressource de la mémoire. Être attentif, c’est être concentré sur quelque chose mais aussi être capable sélectionner des informations, être vigilant et prêt à réagir. C’est une ressource indispensable à mobiliser pour adapter son comportement à des situations données.

La psychologie cognitive reconnaît deux caractéristiques à l’attention dans l’apprentissage :

  • Une capacité limitée à sélectionner les informations dans l’environnement car l’individu ne peut pas traiter toutes les informations à sa disposition.
  • Un rôle essentiel dans la manipulation et le traitement des donnée sélectionnées.

Bref l’attention est rare et elle est précieuse ! On doit donc la traiter comme tel. Alors, comment la mobiliser dans l’apprentissage ?

L'attention

L'attention dans l'apprentissage

Il est donc impératif de mettre tout en œuvre pour capter cette attention dans le cadre de l’apprentissage. Et c’est encore plus vrai dans le secteur du digital où l’attention est stimulée de toute part. Il faut donc apprendre à la canaliser sur le sujet étudié.

Deux processus de l’attention sont particulièrement à intégrer dans sa réflexion lorsqu’on construit des contenus d’apprentissage numérique :

  • La focalisation attentionnelle : c’est notre capacité à sélectionner certaines informations pour en négliger d’autres, sorte d’effet loupe sur des données particulières. C’est bien entendu un des facteurs majeurs de la réussite en apprentissage. Mais cette focalisation attentionnelle a un « coût » pour le cerveau en exigeant de sa part beaucoup d’énergie pour réaliser cette tâche. Cela explique que nous avons un temps limité de concentration à notre disposition lorsque nous nous focalisons sur un élément.
  • L’attention divisée ou partagée : c’est notre capacité à diviser son attention, c’est-à-dire à partager son attention entre plusieurs activités. Si cette capacité est facilement mobilisable sur des tâches routinières (par exemple conduire sa voiture sur un trajet connu tout ayant une conversation suivie avec un passager), cela s’avère beaucoup plus périlleux si cela concerne des tâches qui sortent de notre quotidien (par exemple conduire sa voiture dans une ville inconnue tout en ayant une conversation suivie avec un passager).
    De façon générale, plus le nombre d’informations sur lesquelles l’attention doit porter simultanément est grand, plus important sera le besoin en ressources attentionnelles.
Les bonnes pratiques en microlearning

Les 5 bonnes pratiques en micro-formation

Il est important de tenir compte de ces 5 éléments lorsqu’on construit un parcours de micro-formation :

  1. Privilégier une approche multi-modale des supports. Cela signifie qu’il faut varier les supports mais aussi au sein d’un même support jouer sur des canaux attentionnels différents
  2. Synchroniser ce qu’on dit et ce qu’on montre pour ne pas créer d’incohérence pour le cerveau
  3. Guider au contraire l’œil vers les informations essentielles : cela peut se faire par des couleurs, des pictos etc. Mais veillez cependant de ne pas trop stimuler cette attention, au risque au contraire de la saturer !
  4. Construire des boucles de répétition pour renforcer l’apprentissage.
  5. Multiplier le testing effect : on apprend mieux en cours d’apprentissage plutôt qu’en fin d’apprentissage. Il faut donc privilégier des évaluations régulières au fur et à mesure de l’apprentissage plutôt qu’en fin de parcours.